Un trou d’une ampleur inédite, équivalente à cinq fois la surface de l’Allemagne, s’est ouvert dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique, ont annoncé dimanche des chercheurs de la NASA. Une découverte qui vient corroborer les relevés réalisés par le satellite de l’Agence spatiale européenne (ESA) Envisat montrant des taux records de fonte des glaces survenus dans le Pôle Nord. En effet, la glace a considérablement fondu pendant l’été, ouvrant deux grandes routes maritimes : le passage du Nord-Ouest et le passage du Nord-Est.
Ce trou record s’est déplacé durant une quinzaine de jours au-dessus de l’Europe de l’Est, de la Russie et de la Mongolie, exposant parfois les populations à des niveaux élevés de rayonnements ultra-violets, ont ajouté les scientifiques de la NASA.
Le vortex polaire : pire ennemi de la couche d’ozone
Le responsable ? Contrairement à une idée reçue, c’est le froid ou plutôt le » vortex polaire », un cyclone massif qui se forme chaque hiver dans la stratosphère arctique et qui l’an dernier est né dans un froid extrême. Or, la vapeur d’eau et les molécules d’acide nitrique se condensent pour former des nuages dans les couches basses de la stratosphère. Dans ces nuages se forment du chlore qui aboutit à la destruction de l’ozone.
Le trou dans la couche d’ozone est habituellement beaucoup plus important en Antarctique qu’en Arctique car il y fait beaucoup plus froid. Mais l’hiver dernier, la période de froid intense a été plus longue de 30 jours qu’à l’habitude.
« Pour la première fois, la diminution a été suffisante pour qu’on puisse raisonnablement parler de trou dans la couche d’ozone en Arctique », estime l’étude publiée dimanche dans la revue scientifique britannique Nature.
Des valeurs particulièrement basses de concentrations d’ozone ont été observées « durant 27 jours en mars et au début du mois d’avril, sur une surface d’environ deux millions de km2, soit à peu près cinq fois l’Allemagne ou la Californie », précise la scientifique Gloria Manney. Or, ce chiffre équivaut à la destruction de l’ozone en Antarctique au milieu des années 80.
Des mesures effectuées au sol ont montré « des valeurs inhabituellement élevées » d’ultra-violets avant que le vortex ne se dissipe, selon Gloria Manney.
Décidément, les jours sont comptés pour le continent blanc. Dans les hypothèses les plus pessimistes du GIEC, la calotte glaciaire pourrait avoir totalement disparu dans les années 2020.
Célia Garcin