Une immense décharge flottante située à environ 1 000 km des côtes américaines
Une plaque de déchets sur le Pacifique
En 1997, la « poubelle de l’est du Pacifique » (Eastern Garbage Patch) était découverte par le capitaine Charles Moore.
En novembre 2006, Greenpeace découvrait encore, lors d’une expédition dans le Pacifique entre Hawaii et la Californie, une plaque de déchets d’un peu plus 600 000 km2 et de plusieurs millions de tonnes, formant une île plus grande que la France juste à proximité de la plus grande réserve marine au monde.
» Les débris marins les plus courants sont constitués de matières plastiques et synthétiques, qui ont des effets désastreux sur la faune marine et les oiseaux de mer. Au moins 267 espèces différentes ont souffert d’enchevêtrement ou d’ingestion de débris marins, parmi lesquelles, des oiseaux de mer, tortues marines, phoques, otaries, baleines et poissons « , note Greenpeace dans un rapport intitulé » Débris plastiques et pollution des Océans « .
L’océan Atlantique a lui aussi sa poubelle géante
Depuis plus de 20 ans, les océanographes employés par la Sea Education Association (SEA) , une organisation non gouvernementale américaine spécialisée dans la formation des étudiants, ont effectué à bord de leur bateau de recherche plus de 6 150 prélèvements pour mesurer l’abondance des débris marins dans l’Atlantique de la Nouvelle Ecosse aux îles des Caraïbes. Et 64 000 fragments ont été repêchés !
L’organisation a ainsi dévoilé, lors d’un congrès à Portland (Oregon) fin février 2010, l’existence d’un vaste » continent » de déchets plastiques dans les eaux de l’Atlantique. Cette décharge flottante est située à environ 1 000 km des côtes américaines, à l’est de la Floride et sous les Bermudes. Son centre se trouve à la latitude d’Atlanta. Les déchets s’accumulent à cet endroit car c’est une zone de hautes pressions, où les vents sont faibles et où les courants tournent en rond dans le sens d’une aiguille d’une montre.
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Une concentration de 200 000 fragments de plastique par kilomètre carré
Cette décharge dans l’Atlantique Nord est plus grande que la France! Sa concentration de plastiques atteint 200 000 fragments par kilomètre carré sur 10 mètres de profondeur, alors que des études sur différentes régions du milieu marin ont rapporté que l’on trouve généralement de 0 à 10 déchets flottants au km2 ! Sans compter que d’autres types de plastiques, beaucoup moins légers, pourraient se trouver au fond de l’océan Atlantique.
Les débris marins représentent une menace importante pour la vie marine, entrainant des blessures ou des décès de grands mammifères marins en raison de l’enchevêtrement de gros débris ou de l’ingestion de petits débris en plastique.
» L’ingestion de débris marins touche particulièrement les tortues marines et les oiseaux de mer, mais elle n’épargne pas les autres mammifères marins et poissons. Ceux-ci avalent en général des débris marins car ils les confondent avec des proies. Il s’agit presque toujours de plastique. Différents types de détritus sont avalés par les animaux marins, dont les sacs plastiques, granules de plastique et morceaux de plastique arrachés d’objets plus importants. L’ingestion de ces corps étrangers peut provoquer l’obstruction du tube digestif ou donner à l’animal la sensation qu’il est rassasié, avec pour conséquence la malnutrition, la faim, suivie de la mort par inanition « , souligne Greenpeace dans le rapport » Débris plastiques et pollution des Océans « .
Or il est impossible de nettoyer l’océan de tout ce plastique. La seule solution définitive étant d’être responsable et de ne rien jeter à la mer.
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Pour Greenpeace : » On pourrait employer des matières plastiques biodégradables lorsque le plastique est absolument nécessaire, mais elles ne pourraient être considérées comme une solution écologique appropriée à moins qu’il ne soit prouvé qu’elles se transforment rapidement en substances non dangereuses pour l’environnement. «
Cet été, l’équipe de la SEA effectuera une expédition de recherche consacrée à un examen plus approfondi de l’accumulation de ces débris marins dans l’océan Atlantique Nord.
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Pour lutter contre la pollution marine et participer au grand nettoyage éco-citoyen des plages françaises, rejoignez le mouvement « Initiatives océanes 2010 » du 18 au 21 mars!
Emilie Villeneuve