Un sommet alternatif sur le climat en Bolivie pour avril 2010
La Bolivie, le Chili, l’Equateur, le Paraguay et le Pérou seraient les pays les plus durement affectés par les changements climatiques, avec des ressources en eau raréfiées, et jusqu’à 60 % des terres cultivables dégradées selon l’étude de la Cepal (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), présentée le 16 décembre 2009 lors de la Conférence sur le climat de Copenhague.
Selon cette commission, l’Amérique latine est en effet la plus touchée par le réchauffement climatique, avec 30 à 40 % de biodiversité de certains pays menacée d’ici 2100. Pourtant c’est une des régions émettant le moins de gaz à effet de serre.
Un sommet pour les » droits de la Terre-mère «
Le sommet alternatif prévu par Evo Morales, le Président bolivien, réunira des mouvements sociaux, des scientifiques, des peuples indigènes ainsi que des représentants politiques « qui veulent travailler avec leur peuple ».
Lire notre article » Le combat contre le réchauffement climatique menace les peuples indigènes « .
La Bolivie accueillera une » conférence mondiale » sur le changement climatique et les droits de la Terre dont l’objectif est d’ » analyser les causes structurelles du changement climatique » et de » proposer des mesures de fond pour le bien-être de l’humanité, en harmonie avec la nature « , selon les déclarations du Président à la presse.
Plusieurs points devront ressortir de cette conférence : un projet de Déclaration universelle des droits de la « Terre mère », un projet de « référendum mondial » sur un plan de lutte contre le changement climatique et la mise en place d’une « Cour internationale de justice climatique ».
Un tribunal sur les changements climatiques ?
Le Président de la Bolivie a fait le 22 septembre 2009, lors d’une conférence de presse sur les changements climatiques au Siège des Nations Unies à New York, trois propositions » visant à prendre en compte le bien-être des habitants de la planète et celui de notre Terre nourricière « , selon l’Organisation des Nations-Unies :
– les pays capitalistes et sociétés transnationales doivent reconnaitre leurs responsabilités et leurs dettes en matière d’environnement à l’échelle mondiale,
– un organe permanent, composé d’un tribunal sur les changements climatiques et d’une équipe d’enquête, pour traduire en justice les responsables du dérèglement climatique, doit être mis en place,
– une déclaration des Nations Unies sur les droits de la Terre nourricière doit être écrite.
Evo Morales a aussi appelé, lors de cette conférence, à mettre fin au système capitaliste qui, selon lui, est » un système qui menace la vie, le premier ennemi de notre Terre nourricière, et le principal responsable des problèmes liés aux changements climatiques« .
Emilie Villeneuve