La consommation électrique des TIC en question
Les Fédérations professionnelles du secteur des TIC en France, Alliance TICS (équipementiers télécoms et informatique), la Fédération Française des Télécoms ( opérateurs télécoms) et la FIEEC (Industries électriques, électroniques et de communication) ont mené conjointement une étude qui porte sur la consommation électrique de la filière TICs en France. Les résultats ont été présentés le 14 janvier dernier.
L’étude montre ainsi que les technologies de l’information et de la communication (TICs) se sont fortement développées ces dernières années, » notamment grâce à l’essor du haut-débit qui place la France dans le peloton de tête en matière d’accès de masse au numérique au niveau mondial « .
On comptait ainsi 17 millions d’abonnés haut débit en France fin 2008 ( 8 millions de plus qu’en 2005).
Selon l’étude, les consommations électriques du secteur ont cependant augmenté moins vite que les usages. En effet, ces dernières années, les acteurs de la filière des TICs ont oeuvrés pour améliorer l’efficacité énergétique des équipements.
Ainsi, les pratiques d’éco-conception, engagées dans les années 90, se sont généralisées dans la filière des TICs, introduisant des gains significatifs de performance énergétique de l’ordre de 20 à 30% sur les nouvelles générations de plusieurs catégories d’équipements.
D’ici 2012, la consommation électrique des TIC va ainsi décroitre, sous l’effet conjugué des actions engagées par l’industrie et les pouvoirs publics et des migrations de parc, tandis que les usages continueront de croitre.
Plusieurs effets de migration de parcs d’équipements (ordinateurs fixes vers ordinateurs portables puis netbooks, écrans cathodiques vers écrans plats, téléphones fixes vers mobiles) vont se conjuguer pour partiellement amortir l’impact sur la consommation électrique de la poursuite du développement des usages (+10 millions d’abonnés haut débit, + 6 millions d’ordinateurs, +6 millions de téléviseurs d’ici 2012)
La diffusion et le prolongement des efforts de l’industrie (Energy Star, codes de conduite, et directive Eco-Conception/EuP) permettront une baisse de la consommation électrique consolidée tout en préservant le rythme d’enrichissement des fonctionnalités attendues par le marché.
Une volonté d’agir pour l’environnement
Pour pouvoir réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’ils génèrent, les acteurs des technologies de l’information et de la communication vont optimiser les consommations électrique en heures de pointe, les transports et la dématérialisation :
– L’optimisation des consommations électriques en heures de pointe (principale source d’émission de GES du parc électrique en France) représente un gisement de réduction de 9 MtCO2 en 2020. Elle suppose notamment la mise en place d’outils de pilotage à distance du chauffage et des équipements domestiques (« smart home ») et à terme de la recharge des véhicules électriques. Ce levier, à lui seul, représente un gain potentiel de 7.9 TWh en 2020 soit l’ordre de grandeur de la consommation totale du secteur télécom à cet horizon.
– L’optimisation des transports représente un gisement de réduction de 15 MtCO2, soit 3,1% des émissions françaises totales.. Elle suppose la mise en place de solutions d’optimisation des réseaux logistiques professionnels, de solutions d’aide à la conduite des véhicules particuliers (GPS alimenté en temps réel par de l’info trafic et de l’info stationnement), ou encore de TIC embarquées pour permettre le développement du « paiement au kilomètre » (de l’assurance au km jusqu’à l’auto-partage type autolib )
– La dématérialisation représente un gisement de réduction de 3 MtCO2 notamment grâce au développement de la visioconférence, du télétravail et de l’eCommerce.
Ainsi, les trois fédérations veulent continuer de développer des technologies de l’information et de la communication plus sobres en énergie et continuer à faire des efforts pour minimiser leur empreinte environnementale en agissant au niveau de chaque entreprise de ce secteur.
Emilie Villeneuve
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