Aujourd’hui, dans un contexte de forte croissance de la demande, d’augmentation de la population mondiale et d’aggravation des effets des dérèglements climatiques, l’eau est devenue l’une des plus précieuses richesses naturelles de notre planète. « La Soif du monde » de Yann Arthus-Bertrand, co-réalisé avec Thierry Piantanida et Baptiste Rouget-Luchaire, propose ainsi un nouveau voyage autour de la Terre sur la thématique de « l’or bleu », à l’occasion du Forum mondial de l’eau qui s’est tenu du 12 au 17 mars à Marseille.
Autant se jeter à l’eau de suite… Une famille européenne de 4 personnes consomme par semaine 140 000 litres d’eau. Mais si ouvrir son robinet est un geste banal pour les habitants des pays développés, l’accès à l’eau et à l’assainissement nourrit cependant les espoirs de la moitié de l’humanité.
La recette de la « La Soif du monde » est la même que celle qui a fait le succès de « Home » et de la série « Vu du Ciel » : tourné dans une vingtaine de pays, le film révèle le monde mystérieux et fascinant de l’eau douce grâce à de magnifiques images aériennes tournées dans des régions difficiles d’accès et rarement filmées, tel que le Soudan du Sud ou le nord du Congo, en partant à la découverte aussi des plus beaux paysages de la planète, lacs, fleuves, marais, dessinés par l’eau.
800 millions de personnes sans accès à l’eau potable
Porte-parole de la cause environnementale, le photographe martèle les chiffres pour faire prendre conscience du gâchis : 1000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de pommes, 185 litres pour 1 kg de tomates, 110 00 litres pour fabriquer un jean, 150 00 litres pour un kilo de boeuf, 140 litres pour une tasse de café… Une manière de rappeler la nécessité de repenser notre consommation d’eau.
Dans ce contexte, le film fait le pari de confronter les images vues du ciel de Yann Arthus-Bertrand avec la dure réalité quotidienne de tous ceux qui sont privés d’eau, en meurent parfois et se battent sur le terrain pour se procurer l’eau, l’épurer ou encore l’apporter à ceux qui en manquent.
Un film hommage tissé de rencontres
Des personnalités attachantes, reconnues internationalement ou simples acteurs de terrain, illuminent le film de leur énergie, de leur imagination et de leur enthousiasme… Car l’accès à l’eau potable est plus que jamais le grand enjeu de demain. « La Soif du monde » s’écoule ainsi au fil de ceux pour qui l’eau est un combat quotidien et de ceux qui s’engagent et innovent, afin d’apporter l’eau où elle manque, de l’utiliser plus intelligemment, de l’épurer ou encore de cesser de la polluer. Comme ce berger du nord du Kenya qui avoue avoir tué pour de l’eau et qu’il le fera encore, ces femmes qui dansent lorsque l’eau arrive enfin dans leur village, cette ambassadrice des Nations Unies atypique qui explique sa lutte pour que les gouvernements s’engagent eux aussi pour permettre l’accès à l’eau et aux techniques les plus modernes d’épuration, ce Français ayant foré près de 4000 puits en Afrique…
Entre deux témoignages, le documentaire dresse un état des lieux des réserves d’eau sur la planète tout en rappelant les faits : l’eau polluée est rejetée à 90% sans traitement dans la nature; l’eau est source de conflits dans de nombreux pays (Soudan du Sud), selon l’OCDE, 40% de la population mondiale est appelée à vivre dans des « bassins hydrographiques soumis à un stress hydrique élevé » dans les prochaines années… Autant de constats qui devraient déclencher une véritable prise de conscience auprès des téléspectateurs.
« Ce film pour moi un film important, dont je suis très fier. Il aborde des problèmes planétaires, ceux de l’accès à l’eau potable et de l’assainissement et il montre comment des hommes et des femmes y font face, courageusement, honnêtement, sur les 5 continents. J’espère que vous partagerez avec moi le plaisir et l’intérêt que j’ai pris à les rencontrer » nous explique ainsi Yann Arthus-Bertrand.
« La Soif du monde », un film documentaire de 90 minutes à voir ce mardi 20 mars à 20h35 sur France 2
Accessible gratuitement sur Internet après sa diffusion. Partagez-le sans modération !
Maud Veisseire