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10 conseils pour prendre bien soin de sa tortue

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Par Bioaddict

Comment s'occuper d'une tortue "domestique" ? Voici dix conseils pour une tortue en pleine santé.

1. Quels sont les symptômes qui peuvent m’alerter sur l’état de santé d’une tortue ?

L’observation d’une tortue permet d’anticiper et de faire face à des problèmes liés à sa santé. Une tortue malade présente un comportement anormal qui s’exprime par les symptômes suivants :

  • manque de dynamisme, perte de l’appétit et de poids
  • démarche désynchronisée et frottement du plastron sur le sol
  • respiration bruyante, sifflante, gueule entrouverte, hypersalivation
  • liquide épais s’écoulant des narines
  • diarrhée, constipation
  • enfoncement des globes oculaires
  • larmoiements et paupières gonflées
  • présence de tâches rouges sous les écailles des membres ou du plastron
  • ramollissement de la carapace avec retard de croissance
  • déformations de la dossière

2. Lui offrir sa dose de rayonnements ultra-violets (UV)

Veillez à lui donner quotidiennement sa dose d’UV qui lui est vitale. Une exposition à la lumière naturelle du soleil ou, à défaut, sous des lampes spéciales délivrant des « UV-B » lui permettra de synthétiser la vitamine D, indispensable à l’absorption intestinale du calcium (élément primordial pour le développement du squelette et de la carapace).

3. Marche à l’ombre

Fabriquez-lui un enclos au soleil – indispensable à la tortue – avec un point d’eau (une petite assiette, toujours remplie d’eau propre). Assurez-vous qu’elle puisse se mettre à l’ombre à tout moment si elle en ressent le besoin.

4. Une nourriture saine pour un corps sain

Il y a des tortues carnivores (qui vont manger poissons, crustacés, insectes, etc.), des tortues herbivores (qui vont manger plantes, fruits, légumes) et des tortues omnivores (qui ont un régime alimentaire à la fois carnivore et herbivore) Autrement dit, renseignez-vous sur les besoins alimentaires spécifiques de votre tortue ! Il faut lui mettre de la nourriture tous les jours, mais pas en grande quantité (la quantité est à adapter en fonction de sa taille, bien sûr) et varier celle-ci pour éviter des carences alimentaires. Privilégiez les aliments riches en calcium, nécessaires à la rigidité de sa carapace.

5. S’enivrer raisonnablement

Il faut veiller à ce que la tortue ait toujours de l’eau pour s’hydrater.

Le bac d’eau doit être adapté à la tortue ; la hauteur d’eau ne doit pas présenter un risque de noyade pour les tortues terrestres; pour les tortues aquatiques, bien sûr, plus il y a d’eau, plus elles ont de la place pour nager !

6. Hibernatus

Renseignez-vous tout d’abord sur les besoins biologiques de la tortue. Certaines espèces ont besoin d’hiberner d’autres, au contraire, n’hibernent jamais !

Si la tortue doit hiberner, veillez à respecter les conditions indispensables pour la mise en hibernation :

  • animal adulte (hibernation des juvéniles possible si 4°C< T (°C)< 6°C strictement)
  • animal en bonne santé avec des réserves graisseuses suffisantes
  • réduction de l’alimentation dès 6-8 semaines avant hibernation
  • diète de 3 semaines avant hibernation + bains d’eau tiède (25-30°C) de 15 min
  • période favorable à l’hibernation : de fin octobre à mars (éviter hibernation > 20 semaines pour adultes, 4 semaines pour juvéniles)

Pour la faire hiberner, placez la tortue dans une caisse pleine de terre meuble et de feuilles : elle pourra ainsi s’enfouir. Ajoutez paille + foin en grande quantité + grillage de protection contre les rongeurs. Placez la caisse dans une pièce calme à 5-10°C (contrôle avec thermomètre).

Au cours de l’hibernation, pesez votre tortue régulièrement (perte de poids normale : -1% Poids Vif initial /mois).

Si la tortue a uriné, ne la remettez pas à hiberner (risque de déshydratation).

Faites cesser l’hibernation lorsque les risques de gelée sont définitivement passés. Pour cela, procédez à un réchauffement et à une exposition à la lumière progressifs de la tortue. Quand elle est réveillée, baignez-là dans une eau tiède afin qu’elle puisse s’abreuver et qu’elle puisse éliminer les toxines (acide urique). Pesez-là et assurez-vous qu’elle n’ait pas perdu plus de 2 à 5 % de son poids vif. Nettoyez délicatement ses yeux. Vérifiez la reprise de l’alimentation dans les 7 jours post-hibernation ; si tel n’est pas le cas, prenez conseil auprès d’un vétérinaire.

Evitez les courants d’air car les tortues sont sujettes aux rhinites, qui peuvent dégénérer en pneumonie.

7. C’est pas la grande forme

Vous devez maintenir la tortue malade dans un terrarium chauffé entre 28°C et 30°C le temps nécessaire à sa guérison en évitant les courants d’air. La chaleur active le métabolisme de la tortue en stimulant ses défenses immunitaires ainsi que les mécanismes de cicatrisation.

S’il s’agit d’une plaie ouverte, appliquez localement une solution antiseptique. Si la plaie est bénigne, il n’est pas nécessaire d’isoler la tortue, elle peut demeurer en enclos extérieur. Si vous avez d’autres tortues, veillez à ce que celles-ci ne viennent pas lui mordiller la plaie. L’animal doit être surveillé quotidiennement jusqu’à la cicatrisation pour éviter la ponte d’insectes (mouche) dans la plaie.

8. Besoin d’amis

Choisissez une tortue de la même espèce que la vôtre. Il faut éviter de mettre dans le même enclos des espèces différentes de tortues, et ce, pour éviter les problèmes d’hybridation.

9. Entre nous, c’est fini !

Surtout, ne relâchez jamais la tortue dans la nature, et ce, afin de préserver l’équilibre de la faune et la flore sauvages locales. Recherchez-lui un centre d’accueil, en général bien répertoriés sur Internet.

10. Si vous trouvez une tortue de mer échouée sur une plage ou en difficulté en mer (par exemple piégée dans un filet de pêcheur)

Téléphonez vite au Musée océanographique qui interviendra pour la prendre en charge, et au besoin, la soigner dans ses locaux avant de lui redonner la liberté. En attendant l’arrivée des soigneurs, hydratez-là en l’arrosant avec de l’eau de mer. Le cas échéant, enlevez-lui délicatement le filet qui pourrait la gêner et évitez de la déplacer.

A savoir : le prélèvement dans la nature de tortues sauvages, mais aussi leur vente et leur détention est strictement interdit par la loi française.

Romy Heisenberg

Info+

Un coup de pouce, une question, une urgence tortue ? Contactez le Musée océanographique de Monaco qui vient en aide aux tortues en difficulté

Membre du Réseau Tortues Marines de Méditerranée, le Musée océanographique de Monaco collecte des informations sur les tortues présentes sur ses côtes et étudie les spécimens, les soignent puis les baguent avant de les relâcher en mer. Depuis avril dernier, l'équipe menée par Angélique Sygut, adjointe au Chef du Service Aquarium, s'occupe de sept tortues terrestres considérées comme la troisième espèce de tortues de terre la plus grosse au monde : les tortues sillonnées du Mali. Une raison supplémentaire de faire appel à cette institution.

Contact : Institut océanographique, Fondation Albert Ier, Prince de Monaco
Angélique Sygut - Adjointe au Chef du Service Aquarium
Tél. +377 93 15 36 86 | Fax. +377 93 50 52 97 | a.sygut@oceano.mc
Musée océanographique | Avenue Saint-Martin | MC 98000 Monaco - www.oceano.org

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