Le groupe L’Oréal, leader mondial de l’industrie cosmétique, et Genopole, groupement d’intérêt public et premier bio-cluster français, viennent de créer ensemble le » Green Sciences Incubator « , un incubateur consacré aux start-up des » sciences vertes » et de la biotech. L’inauguration a eu lieu le mardi 28 mars dans les locaux de Genopole situé à Evry (Essonne).
Créé il y a 25 ans, le Genopole d’Evry est aujourd’hui la figure de proue de la recherche française en matière de biotechnologies. Il collabore avec près de 1.000 chercheurs et une quarantaine d’entreprises. Il est ainsi le meilleur partenaire possible pour le géant de la beauté qui s’est fixé pour objectif d’atteindre un taux de 95% d’ingrédients biosourcés, issus de minéraux abondants ou de procédés circulaires d’ici 2030 pour tous ses produits.
Pour accélérer sa transformation et proposer de nouvelles gammes bio et éco-responsables au plus vite, L’Oréal mise ainsi sur l’énergie créative des jeunes start-up et l’expertise publique de Genopole.
Un appel à candidatures a été lancé pour l’intégration de startups développant une technologie innovante, dédiée ou transposable au secteur cosmétique et dermo-cosmétique, dans les domaines : Culture durable, Extraction verte / procédés physiques, Chimie verte, Biotechnologie / fermentation.
Les innovations attendues s’inscrivent dans les domaines suivants :
Culture durable : pratiques et technologies de culture qui visent à gérer les ressources en eau, à respecter la biodiversité et la qualité des sols, à limiter l’empreinte d’occupation des sols et les émissions de carbone tout en fournissant des organismes macroscopiques (plantes, champignons et algues) pour l’innovation.
Extraction verte et procédés physiques : procédés d’extraction éco-responsable conduisant à un ingrédient final sans aucune transformation (bio)chimique des ressources naturelles de plantes, algues, champignons, micro-organismes, cellules ou minéraux abondants.
Chimie verte : conception de produits chimiques et de processus qui réduisent ou éliminent l’utilisation/la génération de substances dangereuses.
Biotechnologie & Fermentation – culture de micro-organismes (bactéries, levures, microalgues, champignons) ou de cellules (animales ou végétales) dans des bioréacteurs ou des environnements contrôlés.
Les lauréats qui intègreront l’incubateur auront accès à un laboratoire équipé et bénéficieront d’un accompagnement d’un an aux côtés de chercheurs de L’Oréal et de Genopole. » Cela permettra aux start-up de prouver scientifiquement leur concept avant commercialisation « , précise Gilles Trystam, directeur de Genopole.
En cas de succès et de potentiel de commercialisation, des partenariats ou des investissements seront proposés » selon leurs besoins » aux start-up qui garderont la propriété intellectuelle de leur technologie, au travers de brevets.
L’Oréal et Genopole n’ont pas communiqué le montant de leur investissement dans cet incubateur. Il faut cependant savoir que L’Oréal investit plus d’un milliard d’euros par an dans la recherche et l’innovation.
A noter : le groupe L’Oréal a également annoncé le 20 mars 2023 avoir investi (aux côtés d’Unilever et Kao) dans la société de biotechnologie américaine Geno en vue d’accélérer » la création de nouveaux ingrédients durables dérivés d’organismes vivants « . L’objectif est notamment de remplacer les ingrédients tels que les tensioactifs dérivés de l’huile de palme ou des ressources fossiles par des alternatives biosourcées, telles que celles fabriquées à partir de sucres d’origine végétale.
» Chez L’Oréal, nous sommes convaincus que la science a le pouvoir de créer un monde meilleur, et nous nous engageons à utiliser notre expertise pour mener des changements positifs dans l’industrie de la beauté. C’est pourquoi nous avons fait des Sciences Vertes la pierre angulaire de notre Recherche « , explique Barbara Lavernos, Directrice Générale Adjointe en charge de la Recherche, de l’Innovation et de la Technologie chez L’Oréal
Alexandre Sieradzy