Avec l’augmentation récente des prix de la grande distribution, la population se voit obligée de réadopter un régime alimentaire classique au détriment du bio, meilleur pour la santé et l’environnement. En 2022, Biocoop a, en effet, connu la fermeture de quelques-unes de ses boutiques, comme c’est le cas pour plus de 200 magasins bio en France du fait de la baisse du nombre de clients, qui privilégient désormais les produits moins chers en cette période d’inflation.
Saint-Herblain et Rennes : Biocoop en redressement judiciaire
Début juin 2023, le magasin Biocoop situé à Saint-Herblain a été placé en redressement judiciaire, ce qui l’a obligé à déposer le bilan du fait de charges trop élevées en comparaison de ses recettes. Grâce au placement en redressement judiciaire, le magasin bio pourra geler ses dettes en vue de trouver une alternative à la liquidation. Bien que le délaissement du bio soit l’une causes du faible revenu du magasin bio de Saint-Herblain, le gérant, Patrick Delhommeau, accuse également la faible fréquentation de son magasin par les habitants du fait de sa localisation dans une zone industrielle désaffectée. Fréquemment occupée illégalement, la zone dans laquelle se situe le magasin Biocoop de Saint-Herblain peut également expliquer le manque de visiteurs.
Une situation des plus similaires avec Scarabée Biocoop, un magasin de la société localisé à Rennes. Également en redressement judiciaire depuis plus de 6 mois (octobre 2022), la coopérative Scarabée Biocoop a vu cette directive se prolonger, bien que cette dernière ait retrouvé une situation financière stable, afin de prendre le temps d’établir un plan de remboursement de ses dettes. Pour réduire ses coûts, la société avait notamment dû fermer 4 de ses magasins bio situés à Rennes, dont celles de la rue de Saint-Malo et de la rue de Lorient, qui avaient ouvert en 2021. Afin de faire front aux difficultés rencontrées avant d’être mis sous redressement judiciaire, Scarabée Biocoop avait mis en place un plan de licenciement visant à congédier 30 salariés. En moins de 2 ans, la coopérative est alors passée de plus 270 salariés à seulement 200.
Retour sur les fermetures en cascade des magasins Biocoop
Avec la fermeture de plus de 200 magasins bio en 2022, des fermetures supplémentaires sont craintes du fait de l’explosion des factures d’énergie qui inciteront la population à réduire davantage leurs dépenses. À Tallard, un village situé dans les Hautes-Alpes, les habitants ont fait circulé une pétition pour empêcher la fermeture du Biocoop du village qui leur permet d’opter pour “une nourriture saine et respectueuse de l’environnement”.
Malgré un total de 3 000 signatures, le magasin bio a pourtant dû fermer ses portes pour cause du déclin du bio et afin de préserver les autres commerces du village, plus rentables. À Gap, située à 15 km du village de Tallard, un autre magasin de l’enseigne Biocoop a également dû fermer quelques semaines plus tard, en mars 2023. Bio Linéaires, un magazine spécialisé dans l’alimentation bio, avait même annoncé avoir recensé plus de 224 fermetures de magasins Biocoop en décembre 2022, un chiffre qui s’est encore accentué en 2023.
Inflation, crise de l’alimentation biologique, trop d’ouvertures…
Depuis une dizaine d’années, la consommation de produits bio bénéficiait d’une croissance impressionnante. Néanmoins, en juin 2021, au lendemain de la fin des mesures de confinement, l’alimentation biologique a vu son chiffre d’affaires baisser de 12%, ce qui a entraîner le début de la fermeture de nombreux magasins bio de l’enseigne Biocoop. Bien que certains clients restent fidèles à l’enseigne, d’autres ont dû revoir leurs dépenses afin de lutter contre l’inflation, tels que les jeunes adultes ou encore les étudiants.
D’autres facteurs ont également causés le désintéressement des consommateurs pour le bio, comme les interrogations montantes concernant l’origine des produits ainsi que leur véritable empreinte carbone sur la planète. Les fermetures en cascade des magasins Biocoop peuvent également être le fruit de la croissance rapide du bio qui a entraîné l’ouverture de nombreux magasins en très peu de temps avant le début de la crise du coronavirus.