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Pêche durable : s’informer pour mieux consommer

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Par Bioaddict

Visant à préserver les fonds marins comme les différentes espèces de poissons, la pêche durable a de nombreux enjeux pour la planète.

Permettant à la fois de répondre à nos besoins en tant que consommateurs et de préserver les océans, ces différentes techniques de pêche s’adaptant à chaque espèce de poisson ont tout pour se développer au cours des prochaines années. Avec le temps, elles pourraient même finir par être imposées dans les pêcheries pour des raisons écologiques essentielles.

Avec la multitude de techniques de pêche utilisées à l’heure actuelle, savoir laquelle est éthique ou non peut parfois être un vrai casse-tête ! C’est pourquoi, nous vous proposons de découvrir en quoi consistent les grands principes de la pêche durable, et quel label choisir pour consommer de façon plus responsable.

Qu’est-ce que la pêche durable ?

Ayant vu le jour en 1995, à l’occasion de l’institution du Code de conduite pour une pêche responsable par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la pêche durable a pour objectif de pérenniser le renouvellement des stocks de poissons. Pour que les méthodes de pêche évoluent, les pêcheurs ainsi que les scientifiques collaborent en vue d’analyser l’impact des captures de poissons sur les fonds marins et les diverses espèces marines.

Histoire

La construction de nouveaux bateaux de pêche plus innovants dans les années 1980 a permis au secteur de connaître une certaine évolution, qui s’est accrue au fil du temps. Pendant de nombreuses années, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) incitait les pêcheurs à réduire leurs captures concernant des espèces marines spécifiques. Néanmoins, les pêcheurs, eux, nécessitaient un accompagnement afin de savoir comment pêcher davantage en vue de faire perdurer leur activité.

La mise en place du Code de conduite pour une pêche responsable instauré par la FAO en 1995 a alors éveillé les consciences sur la surexploitation de la pêche. Grâce à l’alliance entre les pêcheurs et les scientifiques, la pêche durable a alors connu quelques évolutions qui se reflètent par l’instauration de zones protégées ainsi que la mise en place de mesures techniques et de plans de gestion.

Définition communément acceptée de la pêche responsable aujourd’hui

Aujourd’hui, la pêche durable représente des techniques de pêche diverses et variées, toujours respectueuses des océans et des espèces marines, et permettant de répondre aux besoins des consommateurs en termes de nutriments essentiels pour être en bonne santé.

Ces méthodes de pêche plus responsables ont également pour but de limiter la surexploitation des stocks de poissons afin de s’assurer que les différentes espèces marines seront toujours présentes dans quelques années et que nous pourrons toujours subvenir à nos besoins. À l’heure actuelle, la pêche durable permet notamment de réduire les captures de poissons non désirées.

Les principes

Depuis sa création, la pêche durable a beaucoup évolué, tout comme ses principes. Visant à préserver au mieux les océans, espèces marines et fonds marins compris, les différentes techniques employées veillent à limiter la surpêche en incitant les pêcheurs à cibler des espèces de poissons spécifiques, non menacées, ni en voie de disparition.

Aujourd’hui, de nombreuses zones de pêche ont été définies comme fragiles pour protéger les fonds marins et les poissons qui y vivent. Pour respecter les principes de la pêche durable, les pêcheurs doivent alors se rendre dans des zones autorisées à la pêche sauvage.

Et afin de rester dans une logique écoresponsable, les pêcheurs doivent également réfléchir à l’impact de leur pêche sur l’environnement, les écosystèmes et les espèces marines, et être correctement informés sur les risques de leur activité à long terme.

Pour qu’une pêcherie soit certifiée pêche durable, elle a pour obligation de recourir à une des techniques de pêche respectueuse des poissons et qui assure la capture d’espèces ciblées, tout en offrant une traçabilité optimale aux entreprises avec lesquelles elle serait amenée à collaborer. Le chalutage de fond est également prohibé dans le cadre d’une méthode de pêche responsable.

Quels sont les différents types de pêche et les techniques durables ?

Dans l’univers de la pêche, de nombreuses techniques existent et peuvent avoir des conséquences plus ou moins importantes sur la préservation des espèces marines et des fonds marins. C’est pourquoi, en tant que consommateur, les connaître pourrait vous être particulièrement utile au quotidien afin de respecter vos valeurs environnementales et éthiques en sélectionnant correctement votre poisson.

La pêche à la canne

La pêche à la canne (ou à la ligne) est une technique de pêche bien connue par les particuliers et les professionnels puisque celle-ci consiste simplement à utiliser une canne dotée d’un hameçon et d’un appât afin d’attraper un poisson à la fois.

Cette méthode est d’ailleurs très souvent associée à la pêche au thon. La marque Fish4Ever, en est le parfait exemple ! Engagée pour l’écologie et la promotion d’une pêche durable et équitable, l’entreprise utilise uniquement cette technique afin de pêcher le thon tout en respectant les écosystèmes marins.

La pêche à la ligne peut donc être une méthode de pêche durable étant donné qu’elle permet de pêcher uniquement les poissons visés et d’éviter de relâcher dans l’océan de nombreux poissons blessés.

La pêche à la senne

Certaines pêcheries ont recours à la pêche à la senne qui consiste à utiliser de grands filets de pêche rectangulaires à la surface de l’eau afin d’encercler un banc de poissons. Avant de jeter le filet à l’eau, les pêcheurs utilisent un sonar qui leur permet de détecter facilement les zones les plus rentables où attraper des poissons.

Généralement, cette méthode de pêche est principalement utilisée pour pêcher des espèces de poissons ciblées comme le thon, les anchois ou encore le maquereau. Néanmoins, celle-ci pose de nombreux problèmes éthiques puisqu’elle entraîne également la pêche de poissons non ciblés qui seront, par la suite, relâchés dans les océans et périront de leurs blessures ou à cause du stress occasionné.

La pêche au filet

Pour attraper des poissons dans l’océan, la pêche au filet nécessite l’usage de celui-ci que les pêcheurs se chargeront de jeter en vue de récupérer le plus de poissons possible. Néanmoins, comme la pêche à la senne, cette technique entraîne la disparition de nombreuses espèces de poissons non ciblées puisque ces derniers sont rejetés dans la mer, blessés et peuvent mourir de leurs blessures.

La pêche au chalut

La pêche au chalut requiert l’utilisation d’un filet ayant une forme d’entonnoir qui sera maintenu sous l’eau à l’aide de poids. Contrairement à la pêche à la ligne ou à la canne, cette technique de pêche est très mauvaise pour les fonds marins ainsi que pour l’ensemble des espèces de poissons puisque le filet attrapera tous les poissons qui se trouvent sur son passage, même ceux qui n’étaient pas ciblés. En frottant le sol, le filet dégradera également considérablement les fonds marins.

La pêche à pied

Généralement, la pêche à pied se pratique plutôt en bord de mer, sur un rocher ou encore sur un îlot et ne nécessite pas d’embarcation particulière. Dans le cadre de la pêche à pied, les pêcheurs restent alors debout dans des eaux superficielles et pêchent les poissons à l’aide d’un couteau ou encore d’un râteau.

Plutôt utilisée pour récupérer des huîtres et des moules, cette méthode de pêche est plus respectueuse des fonds marins et des espèces de poissons que la pêche à la senne, la pêche au chalut ou encore la pêche au filet puisqu’elle est ciblée sur des espèces marines spécifiques.

Les lignes de traîne

Les lignes de traîne permettent de capturer des poissons à une vitesse impressionnante, ce qui rend cette méthode de pêche particulièrement efficace. Au sein des pêcheries, les pêcheurs utilisent des lignes, dotées d’hameçons et d’appâts, qu’ils vont laisser traîner dans l’océan depuis leur embarcation tout en naviguant sur l’eau. Cette méthode de pêche peut prendre différentes formes telles que la pêche à la canne, la pêche à la palangre ainsi que la simple pêche à la ligne.

La pêche au casier

La pratique de la pêche au casier nécessite de venir poser des cages dotées d’un filet dans les fonds marins avec un appât qui attirera les espèces de poissons ciblées. En période de reproduction, les pêcheurs utilisent alors de poissons comme appâts afin d’attirer des mâles ou des femelles. Le type d’appât dépendra notamment du poisson visé. En effet, jouer sur l’attraction sexuelle peut fonctionner pour capturer des seiches.

En revanche, la capture d’un poulpe nécessitera de donner l’illusion que la cage est un abri. Grâce à cette technique, les pêcheries peuvent alors cibler les poissons qui les intéressent et laisser les autres espèces marines en paix. Cette méthode de pêche est alors plus éthique et responsable que d’user de la pêche à la senne, au chalut ou au filet.

La pêche à la palangre

Dans le cadre de la pêche à la palangre, la palangre est représentée par l’ensemble de lignes de pêche doté d’hameçons et d’appâts que les pêcheurs viendront installer en vue d’attraper différentes espèces de poissons. La palangre dispose de bouées et se déplace grâce aux courants marins, c’est ce qu’on appelle notamment une palangre dérivante.

Aujourd’hui, la pêche à la palangre pose certains problèmes éthiques puisqu’elle ne permet pas vraiment de sélectionner certains types de poissons et a tendance à capturer de nombreuses espèces marines. En ayant recours à cette méthode de pêche, les pêcheurs parcourent alors de multiples kilomètres et peuvent parfois attraper, par erreur, des tortues ainsi que des oiseaux marins.

Quels sont les différents labels de la pêche durable ?

De nos jours, les labels de pêche sont fortement challengés par la surpêche. D’après l’Ifremer, 23% des stocks de poissons en 2020 étaient encore pêchés sans prendre en compte les principes de la pêche durable qui tend à limiter la surpêche en capturant les poissons ciblés et non menacés.

Même si la Commission européenne a déclaré qu’il faudrait réduire la surpêche de 88%, la route est encore longue avant que cet objectif soit atteint par l’ensemble des pêcheries. En Méditerranée, le Scientific, Technical and Economic Committee for Fisheries (STECF) a notamment partagé une étude démontrant que 90% des stocks de poissons étaient encore dus à la surpêche. Face à cette situation complexe, comment savoir quel label choisir pour prendre part aux valeurs de la pêche durable.

Le label MSC

Créé en 1997, le label MSC (Marine Stewardship Council) est l’invention commune du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de la multinationale Unilever. Ayant normalement vocation à lutter contre la surpêche, ce label privé reste néanmoins très problématique.

En réalité, de nombreuses entreprises profitent du label MSC sans pour autant faire attention à la préservation des fonds marins. Interdisant seulement l’usage d’explosifs et de poisons, la certification ne peut donc pas garantir que les poissons proviennent réellement d’une pêche durable.

Le label ASC

C’est en 2010 que le label ASC, moins connu que le label MSC, a vu le jour afin d’assurer aux consommateurs que, durant le processus de production du poisson, les pêcheurs et autres collaborateurs ont profité de conditions de travail optimales.

Ce label ASC a aussi pour objectif de montrer que le poisson convoité a été produit en faisant attention à la consommation d’électricité, soit en respectant l’environnement. Généralement, le label ASC concerne des espèces précises de poissons telles que la truite, les crevettes, le pangasius, les algues marines, le saumon ainsi que le tilapia.

L’écolabel pêche durable

Fortement réclamé par la filière de la pêche française, l’écolabel pêche durable a fait sa première apparition en 2007 et est aujourd’hui très facilement identifiable par les consommateurs. Bien qu’il soit rare de trouver ce label sur le marché du fait qu’il certifie très peu de pêcheries française à l’heure actuelle (la première certification ayant eu lieu en 2019), il a tout de même de bonnes chances de connaître un développement optimal en France.

D’autres labels à connaître

Sur le marché international, d’autres labels peuvent également s’appliquer à la commercialisation de poissons et autres produits de la mer comme Naturland, Friend of the Sea, Delfin Safe, Fishwise ou encore Ecofish. À noter que chez Naturland par exemple, Fish4Ever est la première et seule marque à date à avoir du thon listao certifié.

De nombreux labels ont vu le jour au cours des dernières années du fait que les entreprises ont la possibilité de créer leur propre label à partir du moment où elles respectent certaines directives par rapport à leur cahier des charges.

Comment consommer du poisson respectant la pêche durable ?

En tant que consommateur, vous vous interrogez sûrement sur la manière de mieux consommer des produits de la mer, et ce, de manière plus responsable.

Privilégier les circuits courts

Pour rendre votre consommation de poisson ou produits de la mer plus responsable, privilégier les circuits courts est également intéressant. En plus d’être frais, les poissons en circuit court comme le merlan bleu, sont également issus d’une pêche locale, ce qui leur assure une meilleure traçabilité et vous permettra donc d’en savoir plus sur l’origine de votre poisson.

Généralement, les poissonneries ayant recours au circuit court sélectionnent leurs produits de la mer en fonction de la méthode de pêche utilisée pour les capturer.

Respecter au maximum la saisonnalité et manger varié

En choisissant vos poissons en fonction de la saisonnalité, celui-ci sera généralement proposé à un prix intéressant et aura bien plus de goût. Pour préparer des salades estivales, les sardines seront vos meilleurs alliés, tandis que la dorade grise sera plus appréciée en plat chaud en hiver.

Et pour vous faire plaisir tout au long de l’année, n’hésitez pas à opter pour du thon avec les conserves de thon certifié équitable et 100% pêché à la canne de la marque Fish4Ever.

Bien que le poisson soit riche en oméga-3, nutriment essentiel pour être en bonne santé, varier les espèces sera plus indiqué afin de profiter de tous ses bienfaits et de limiter la surpêche et les stocks inutiles.

Choisir des marques engagées

Aujourd’hui, la pêche durable est un véritable défi pour de nombreuses pêcheries françaises qui doivent revoir leurs techniques en vue de préserver les fonds marins et les différentes espèces de poissons. Avec le développement de la pêche responsable, il est aujourd’hui plus facile de consommer des produits de qualité en vérifiant la présence d’un label sur l’étiquette, ou encore en cherchant la méthode de pêche utilisée.

Vous pouvez désormais retrouver des produits de la mer issus de la pêche durable grâce à des marques écoresponsables comme Fish4Ever. Ou encore faire votre propre sélection dans des magasins bio tels que Naturalia, La Fourche, ou Biocoop.

FAQ

Pourquoi opter pour la pêche durable ?

Pratiquer la pêche durable permet de préserver la biodiversité de l’océan et les fonds marins, tout en prenant soin de répondre à nos besoins.

Quels poissons manger pour une pêche durable ?

Pour consommer des poissons issus de la pêche durable, vous pouvez opter pour des petits poissons dont le stock est assez important et qui disposent d’un taux de fécondité élevé, comme les anchois, le maquereau ou encore les sardines, au détriment des poissons menacés tels que baudroie ou le cabillaud.

Quels sont les poissons concernés par la surpêche ?

Parmi les espèces de poissons particulièrement menacées par la surpêche, vous retrouverez le cabillaud des mers du Nord, le merlan, le chinchard, le rouget de vase, la sole ou encore l’églefin.

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