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Pour Martin, "Koh Lanta a été une expérience hyper-sensibilisante"

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Par Bioaddict

Martin, un des finalistes de l'émission Koh Lanta 2011 diffusée sur TF1, nous fait part de son intérêt pour l'environnement, et nous livre ses coups de gueule, coups de coeur et bonnes résolutions bio et écolos. Une interview exclusive pour www.bioaddict.fr.
  1. Bioaddict.fr : Pourquoi avez-vous décidé de participer à cette aventure ?

    Martin : J’ai toujours eu l’esprit d’aventure. Ce qui m’intéressait principalement c’était de réussir à survivre dans des conditions difficiles et une nature hostile. J’ai beaucoup voyagé précédemment, mais dans un confort relatif. Rien à voir avec cette expérience donc. 

    Ce qui m’attirait aussi dans l’émission de Koh Lanta, c’était de me retrouver à l’autre bout du monde avec des gens de milieux totalement différents. Et on a beau être tous différents, quand on est dans la même galère, on finit par s’unir! C’est une expérience humaine très enrichissante.

  2. Comment décririez-vous la petite île de l’archipel RajaAmpat, sur laquelle vous séjourniez ?

    J’ai eu la chance de pas mal voyager, et je n’avais jamais vu d’endroit aussi merveilleux. D’ailleurs je n’en reverrai jamais, je pense. Sur cette île : pas de tourisme, pas de trace de vie humaine. Pour moi c’était une chance unique de pouvoir séjourner dans un lieu aussi sauvage et coupé du reste du monde. Notre île faisait 250 mètres de long sur 80 mètres de large. Il y avait très peu d’espèces animales et végétales hormis quelques oiseaux, plantes, scorpions et rats.

    Quand nous avons pris l’avion pour aller dans une ville qui s’appelait Sorong, on a atterri dans un champ d’herbe, et l’aérogare était une pente. Nous sommes allés au port et on a découvert sur place un marché où tout est hyper local. C’était très dépaysant.

  3. Est-ce que vous avez retrouvé des déchets sur la plage ?

    Oui, on retrouvait des tongs, des morceaux de cordes, des bouteilles… En fait, des communautés papoues habitent encore cet archipel. Elles vivent très isolées du monde occidental et ne sont pas encore touchées par la mondialisation. Forcément, les notions de poubelle et de protection de l’environnement ne leur sont pas familières, mais ils vivent tellement au coeur de la nature, que l’on peut dire que cette pollution est anecdotique, si on la compare à la notre.

  4. En quoi la nature était-elle  » hostile  » ?

    Disons que je me suis fais piquer par un scorpion à la jambe au bout du quatrième jour… J’ai été soigné mais ce fut compliqué à gérer, et moi qui n’aime pas beaucoup les insectes, j’ai dû en côtoyer pas mal ! Etre laissé en pleine nature avec notre sac et une simple machette, c’est extrêmement difficile. Une fois qu’on a coupé 3 feuilles de palmier avec la machette, elle ne coupe plus… Et nous n’avions ni corde, ni planche en bois pour nous construire un abri! Donc nous dormions à même le sol.

    En plus du manque de matériel, les conditions climatiques étaient très difficiles avec de fortes pluies diluviennes, très fréquentes. Des dérèglements climatiques qui avaient peut-être un lien avec le tsunami du 11 mars car nous étions au Sud du Japon.

  5. Avec le recul, cette expérience vous-a-t-elle davantage sensibilisé à la protection de l’environnement ?

    Bien-sûr, cette expérience a été hyper sensibilisante ! Vous savez, une fois là-bas, loin du bitume et du béton, vous n’avez plus de notions du temps, vous n’avez plus votre portable et votre confort habituel, votre iPhone, iPad , etc. Et on s’aperçoit qu’on n’en a vraiment pas besoin pour vivre ! Avec la mondialisation et notre mode de vie actuel, il faut bien admettre que nous sommes devenus des accros à la consommation. Et cette expérience m’a beaucoup fait réfléchir là-dessus.

    D’ailleurs, quand je suis rentré, pendant au moins une semaine, je me sentais oppressé et pas très à l’aise dans l’environnement urbain. Quand mon téléphone portable sonnait, j’avais presque peur. Je me réveillais la nuit en sursaut pour veiller sur le feu. Je ne pouvais même plus dormir dans un lit, pour vous dire !

  6. L’île vous manquait presque…

    Toute cette nature, c’était d’une beauté extraordinaire… Quand on voit aujourd’hui ce qu’on fait dans nos villes, à construire des bâtiments laids et à tout jeter par terre, on se sent un peu nostalgique oui. De toute manière, je suis quelqu’un qui a besoin de se ressourcer régulièrement à la campagne. D’ailleurs, mon rêve, c’est de pouvoir me réveiller un jour, ouvrir la fenêtre et voir un champ à perte de vue, avec des chevaux qui galopent librement, un bois en arrière-plan, etc.

  7. En matière de sensibilisation à la protection de l’environnement, qu’est ce qui vous semble le plus urgent?

    Développer le tri dans toutes les villes et sensibiliser davantage les personnes au recyclage. Même dans une ville comme Neuilly, il n’y a pas assez de poubelles, pas assez de place dans les immeubles. Entre nous, trier ses déchets, ce n’est vraiment pas compliqué ! Ca ne prend pas plus de temps et ça évite tellement de pollutions et de dommages pour l’environnement. Ce sont des petits gestes qui rapportés au nombre d’habitants en France, deviennent extrêmement significatifs. Les collectivités devraient mettre à disposition des citoyens davantage d’informations et le gouvernement devrait diffuser plus de spots publicitaires avec des messages tels que  » si tu ne fais pas ça, regarde ce que tu y gagnes « , » pense à tes enfants et petits enfants « , » pense à ceux qui viennent après toi « .

  8. Etes-vous plutôt écolo-optimiste ou écolo-pessimiste ?

    Même si je trouve qu’il est maintenant difficile de faire marche arrière, je suis résolument optimiste. Je reste toujours positif, quoi qu’il arrive.

  9. Est-ce que vous vous intéressez aux produits bio ?

    Oui je m’y intéresse et j’y suis sensible. Après, je passe les trois-quarts du temps au restaurant, il m’est donc difficile de m’astreindre à ne manger que bio, même s’il existe sûrement des restaurants bio.

  10. Votre dernière bonne résolution écolo :

    Il y a deux jours à l’épicerie : j’ai acheté du lait labellisé AB. Je sais que ça aide, que c’est bon pour l’environnement, pour l’agriculture, et que c’est plus sain, vu qu’il y a moins de pesticides et autres produits chimiques.

  11. Votre prochaine bonne résolution écolo :

    Je veux monter une chaine de restauration rapide  » haut de gamme « , bonne pour l’environnement et pour la santé ! L’inverse des fast-foods actuels. Nous servirons des produits made in France, diététiques, avec des produits qui viennent le plus possible de la ferme, certains labellisés bio, pourquoi pas. Nous sommes en train d’étudier cette possibilité…

  12. Un message pour nos lecteurs :

    C’est déjà bien de lire Bioaddict.fr mais il ne faut pas s’arrêter là. Après la lecture, c’est bien de passer à l’action !

Propos recueillis par Alicia Munoz pour Bioaddict.fr

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