Utilisés dans l’élaboration de nombreux produits du quotidien, les PFAS sont des substances chimiques polluantes et très résistantes qui ont des effets néfastes sur l’environnement et la santé.
Afin de faire le point sur ces polluants éternels, voici tout ce que vous devez savoir sur l’origine des PFAS, le risque sanitaire qu’ils représentent, ainsi que 8 sources d’exposition à connaître.
Définition des PFAS, ou polluants éternels
Considérés comme des polluants persistants, les PFAS (Per- and polyfluoroalkyl substances) sont un ensemble de substances chimiques ultrarésistantes que l’on retrouve dans de nombreux produits du quotidien. Également appelés polluants éternels, ces derniers se décomposent très difficilement, que ce soit dans l’air, l’eau, les sols, ou encore dans le corps humain.
Si les PFAS se retrouvent aujourd’hui partout dans l’environnement, ainsi que dans le sang de la quasi-totalité de la population française, c’est parce qu’ils sont très largement utilisés depuis presque un siècle pour la fabrication de la plupart des produits industriels et de consommation.
Véritable scandale sanitaire en Europe, les polluants éternels sont responsables de nombreux problèmes de santé impactant toutes les populations. Plus concrètement, les PFAS peuvent engendrer certains types de cancer, des interférences au niveau du système endocrinien ou immunitaire, une hausse du cholestérol, ou encore avoir un impact sur la fertilité, le développement du fœtus, voire de l’enfant plus tard.
8 sources d’exposition aux PFAS
En raison des propriétés résistantes, imperméabilisantes et antiadhésives des PFAS, leur utilisation n’a cessé d’augmenter dans de nombreux secteurs industriels, contribuant ainsi largement à polluer l’environnement qui nous entoure. L’eau, l’air et les sols qui en contiennent en plus ou moins grande quantité selon chaque territoire, participent à diffuser ces polluants éternels dans l’eau que nous buvons, les aliments que nous mangeons, ou l’air que nous respirons. De plus, les méthodes de fabrication actuelles privilégient encore l’usage de PFAS pour la production d’une multitude d’objets et de produits du quotidien.
1. L’eau et la nourriture
Aussi bien présents dans les nappes phréatiques que dans l’eau du robinet, les PFAS sont donc très difficiles à éviter. Cependant, des réglementations ont été fixées au niveau européen afin que le taux de PFAS présents dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) ne dépasse pas un certain seuil et reste ainsi bien moins impactant pour la santé humaine.
Concernant les aliments, une réglementation européenne a également été mise en place depuis le 1er janvier 2023, dans le but d’encadrer la teneur en PFAS de certains produits alimentaires d’origine animale particulièrement touchés pour cette pollution, tels que les poissons, les mollusques, les crustacés, les œufs, la viande, ou encore les abats.
2. L’air, les poussières et les sols
À cause des déchets industriels et ménagers, de l’incinération de ces derniers, ou encore des différents rejets des produits de consommation et des industriels, les PFAS sont également présents dans l’air, les poussières, les sols et les sédiments. De cette manière, une multitude de composés perfluorés peut rapidement se retrouver au sein même de la chaîne alimentaire, en étant absorbée par les végétaux et les animaux, et donc nous contaminer par la nourriture, l’eau, mais aussi tout simplement l’air que nous inhalons. Enfin, en raison des PFAS présents dans les pesticides, ce sont les terres, les fruits, les légumes ou encore les céréales qui sont alors susceptibles d’être contaminés.
3. Les revêtements antiadhésifs
Les revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisine comme les poêles, les casseroles ou certaines cocottes sont probablement la source de contamination aux PFAS la plus connue jusqu’à aujourd’hui. Si beaucoup d’entre nous avons le réflexe de toujours faire attention de ne pas rayer le fond de la casserole sans précisément savoir pourquoi, la réalité est à présent beaucoup plus claire face à l’explosion de polluants éternels dans chaque aspect de notre vie quotidienne.
En effet, il est donc plutôt conseillé de faire l’impasse sur les revêtements antiadhésifs, au profit d’autres matières moins nocives pour la santé et l’environnement comme l’acier inoxidable, le cuivre, la fonte, ou encore le verre.
4. Les produits textiles
Les produits textiles en général, leur procédé de fabrication, et plus particulièrement les vêtements sportifs, techniques ou imperméables, sont souvent susceptibles de posséder une quantité importante de PFAS dont les propriétés sont idéales pour la production de ce genre d’articles résistants aux températures élevées, à l’eau, ou à d’autres conditions extrêmes. En outre, même le mobilier peut parfois être impacté par une contamination aux polluants éternels. C’est par exemple le cas de certains canapés, fauteuils, tapis ou moquettes conçus pour être résistants face aux agressions extérieures, aux taches, à l’eau ou aux graisses.
5. Les produits électroniques
Le procédé de fabrication de produits électroniques, ainsi que les batteries, sont des sources de contamination importantes aux PFAS de manière générale. Ainsi, ce sont les employés travaillant au sein de ce secteur industriel, exposés de façon directe et prolongée, qui seront les premiers touchés par ces polluants éternels. De plus, les batteries conçues pour de nombreux produits électroniques et/ou pour la transition énergétique, notamment les batteries de voitures électriques, sont elles aussi contaminées aux substances perfluorées et donc potentiellement dangereuses pour la santé. Et ce n’est pas tout. D’autres dispositifs tels que les panneaux solaires ou les pompes à chaleur seraient eux aussi touchés par cette contamination aux polluants éternels.
6. Les produits cosmétiques et d’entretien
En raison de diverses propriétés des PFAS permettant par exemple une excellente résistance à l’eau, une durée de vie plus longue du produit, ou encore une action nettoyante particulièrement efficace, ces substances perfluorées sont encore largement utilisés dans les produits cosmétiques plus classiques comme le fond de teint, le mascara, certaines crèmes hydratantes ou anti-âge, ou encore des soins capillaires. Et les polluants éternels peuvent également être présents dans les produits ménagers classiques. De ce fait, il est préférable d’opter pour les produits d’entretien ou cosmétiques certifiés bio, car la présence de PFAS est parfois difficile à repérer en lisant simplement l’étiquette de vos articles.
7. Les emballages alimentaires
Afin de produire des emballages alimentaires qui résistent à la graisse, les PFAS sont largement utilisés et présents dans les emballages de fast-food notamment. Une étude de 2023 vient effectivement confirmer que les emballages en carton qui servent à contenir les hamburgers, frites ou nuggets contiennent des substances perfluorées en quantité importante et nocive pour la santé de l’être humain. Bonne nouvelle, cependant, car le Parlement et le Conseil européens se sont finalement mis d’accord pour interdire définitivement les polluants éternels dans les emballages alimentaires en contact avec les denrées à partir de 2026.
8. Les peintures et mousses anti-incendie
Dans les peintures ou les mousses anti-incendie, le danger des PFAS présents dans ces produits est que les polluants éternels sont alors dispersés sur certains lieux ou bâtiments en particulier, et vont donc contaminer une zone à long terme, en raison de leur dégradation très longue et difficile. Par exemple, si nous prenons le cas de l’usage de mousses à incendie, il apparaît que certaines bases militaires sont susceptibles de se convertir en source d’exposition importante car l’utilisation des PFAS pour éteindre les feux d’hydrocarbure est encore très répandue. L’usage répété de ce type d’opération implique donc un risque accru de contamination dans ces lieux et une pollution qui s’étend de plus en plus au sein de l’environnement.
Quels sont les dangers des PFAS ?
L’exposition aux PFAS, plus ou moins intense et constante, génère de nombreux risques pour la santé et l’environnement. Pour les populations les plus touchées, il apparaît que les polluants éternels peuvent par exemple être responsables de certains types de cancers, notamment de la thyroïde, du foie, des reins ou encore des testicules. D’après les données recueillies jusqu’à présent, les PFAS seraient d’ailleurs particulièrement nocifs pour le foie et la thyroïde.
De plus, les PFAS ont une incidence directe sur la perturbation du système endocrinien, c’est-à-dire que ces composés perfluorés peuvent par exemple contribuer à augmenter le taux de cholestérol dans le sang ou encore faciliter l’apparition de diabète. En outre, il a également été établi que les PFAS pouvaient avoir un impact délétère sur la fertilité ainsi que sur le développement du fœtus pendant la grossesse, voire même plus tard sur la croissance et la santé de l’enfant.
Enfin, dans certains cas, les PFAS sont également responsables d’un système immunitaire déficient ou affaibli, ce qui peut avoir de nombreuses conséquences au quotidien, notamment face aux agressions extérieures, aux virus, ou suite à un vaccin.
FAQ
Les polluants éternels sont présents dans de nombreux produits du quotidien, de consommation ou industriels, tels que les revêtements antiadhésifs, les produits textiles, électroniques, ménagers, les cosmétiques, les emballages alimentaires, les peintures, les pesticides, ou encore les mousses anti-incendie. De plus, les PFAS sont présents partout dans l’environnement, que ce soit dans les sols, l’eau, l’air, les plantes, les êtres vivants et la nourriture.
Nocifs pour la santé et l’environnement, les PFAS peuvent être responsables de cancers (thyroïde, foie, reins, testicules), d’une perturbation du système endocrinien, d’apparition de cholestérol ou de diabète. Ces derniers peuvent également avoir un impact sur la fertilité et le développement du fœtus, ou encore affaiblir le système immunitaire. Enfin, les PFAS se répandent dans l’environnement et peuvent avoir des effets désastreux sur la faune et la flore notamment.
Actuellement, il n’existe aucune façon d’éliminer les PFAS. Ces substances perfluorées sont d’ailleurs extrêmement résistantes et persistent donc très longtemps dans l’air, l’eau, la terre ou encore le corps humain.